"Au moins, j'ai un coin pour me réchauffer" : face au grand froid, la préfecture de Paris accueille des femmes sans-abri
Déclenché dimanche en Île-de-France à cause de la chute des températures, le plan grand froid a permis d'ouvrir des lieux comme la préfecture pour héberger des personnes sans-abri.
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Radio France
Publié le 30/12/2025 12:43 Mis à jour le 30/12/2025 12:45
Temps de lecture : 3min
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Une femme sans abri, à Paris, le 19 novembre 2014. (JOEL SAGET / AFP)
Déclenché dimanche en Île-de-France à cause de la chute des températures, le plan grand froid a permis d'ouvrir des lieux comme la préfecture pour héberger des personnes sans-abri.
Déployé dimanche 28 décembre en Île-de-France, le plan grand froid a permis d'ouvrir 200 places supplémentaires, pour mettre les plus vulnérables à l'abri. Parmi ces places, une soixantaine se trouve dans les locaux de la préfecture, dans le 15e arrondissement de Paris, et sont destinés aux femmes isolées. Ce plan permet une extension des horaires d'ouverture des accueils de jour, un renforcement des maraudes et la réquisition de lieux pour ouvrir des places d'hébergement d'urgence pour les sans-abri.
Marie monte péniblement les marches de l'imposant bâtiment en verre de la préfecture. Elle porte sa petite valise mais a abandonné ses cartons qui lui servent de matelas dans la rue. "Le carton, c'est un très bon isolant, à la fois par terre et pour se protéger du vent", fait-elle remarquer.
La quinquagénaire dort souvent dehors. Elle préfère, après une mauvaise expérience dans un centre d'hébergement d'urgence, marquée par des cris, de la violence et de la promiscuité. "Par rapport à ce que j'ai connu là, je préfère être dehors, quitte à crever dehors", lâche Marie. Mais cette fois-ci, il n'y a que des femmes, certaines avec leurs enfants, alors elle a accepté la proposition.
Marie montre le courrier électronique du Samu social à l'agent de sécurité, puis entre enfin. À l’intérieur, après le hall, se trouvent deux salles chauffées. Sur la moquette grise à motif, les rangées de lit de camp ont remplacé les tables de réunion, aménagées par l'association Coallia.
"Il y a un accès à la douche, des sanitaires, trois repas par jour et des lits, énumère Anne-Charlotte Depardieu, la responsable de centre. Ce n'est pas un gymnase avec 150 personnes, avec du bruit, des courants d'air… On est sur quelque chose d'un peu plus protégé."