Au Soudan, l’ONU alerte sur des « conditions indignes » à El-Fasher, ville du Darfour dévastée après dix-huit mois de siège
La première visite de l’organisation onusienne depuis la conquête de la ville par les rebelles soudanais révèle une ville en ruines. En novembre, l’ONU y a confirmé l’état de famine.
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La première visite de l’organisation onusienne depuis la conquête de la ville par les rebelles soudanais révèle une ville en ruines. En novembre, l’ONU y a confirmé l’état de famine.

C’est une première. Depuis la fin du siège par les paramilitaires de Forces de soutien rapide (FSR) de la ville d’El-Fasher, dans l’ouest du Soudan, une équipe de l’ONU a pu se rendre sur place, recueillant les témoignages de survivants traumatisés vivant des « conditions indignes », sans eau ni assainissement.
Tombée aux mains des FSR en octobre, après cinq cents jours de siège, la ville est « le fantôme d’elle-même », « une scène de crime », a résumé lundi 29 décembre, dans un entretien avec l’Agence France-Presse (AFP), la coordinatrice humanitaire Denise Brown, qui n’a été autorisée à passer que « quelques heures » sur place.
A sa demande, elle s’y est rendue sans escorte armée, avec une poignée de collègues. « De larges parties de la ville sont détruites », raconte Mme Brown : El-Fasher est devenue « l’un des épicentres de la souffrance humaine » dans la guerre qui oppose depuis avril 2023 l’armée régulière aux paramilitaires.
Fin octobre, les FSR se sont emparées du dernier bastion de l’armée au Darfour lors d’une offensive sanglante marquée par des exécutions, des pillages et des viols. Depuis, ils ont imposé un black-out sur la ville, l’isolant du monde. A l’exception de vidéos d’exactions publiées par les combattants eux-mêmes, suscitant l’indignation internationale, très peu d’informations ont filtré.
Plus de 107 000 personnes ont fui la ville, selon l’Organisation mondiale pour les migrations. Vendredi, l’équipe onusienne a pu pénétrer à El-Fasher après avoir « négocié âprement », explique la responsable canadienne, chargée pour le Soudan du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.