"C'était une révolution" : la première séance de cinéma publique et payante fête ses 130 ans
Précédée de 16 projections gratuites à Paris, Lyon, La Ciotat ou encore Bruxelles, cette première séance payante s'est tenue à Paris, un endroit culturellement et économiquement stratégique.
Précédée de 16 projections gratuites à Paris, Lyon, La Ciotat ou encore Bruxelles, cette première séance payante s'est tenue à Paris, un endroit culturellement et économiquement stratégique.
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié le 28/12/2025 17:52
Temps de lecture : 5min
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Une affiche promouvant des séances de cinéma au Grand Café, Boulevard des Capucines, à Paris, en 1896, avec le cinématographe Lumière. (RONALDGRANT/MARY EVANS / SIPA)
Il y a 130 ans, le 28 décembre 1895, quelques chanceux ont assisté à la toute première séance de cinéma publique et payante, au Grand Café, boulevard des Capucines, à Paris. Ce jour-là, Antoine Lumière, père des frères Lumière - ceux qui ont inventé le cinématographe - propose une projection de dix films tournés, essentiellement à Lyon et à La Ciotat, au cours de l'année, par son fils Louis. "O__n pense aujourd'hui qu'il y a eu en réalité deux séances, une le 28 décembre, et une le 27", réservée à une sélection de personnalités, explique Marc Durand, descendant des frères Lumière et historien des premiers temps du cinéma.
Dès l'invention du cinématographe, Antoine Lumière voulait l'exploiter. "Il a alors coupé l'herbe sous le pied de ses fils en organisant cette séance publique payante. Il leur a grillé la politesse. C'est quand même assez dingue", confie l'historien. "Il a loué un local en sous-sol au Grand Café, sur le boulevard des Capucines, et qui était tenu par Joseph Volpini, un homme d'origine italienne qui s'intéressait à l'art de l'image".
Il a invité, en premier lieu, toute l'intelligentsia parisienne, comme le réalisateur Georges Méliès, réalisateur, le directeur du musée Grévin et le directeur des Folies Bergère. Ensuite, le soir du 28 décembre, "le commun des mortels est venu voir le cinématographe, en payant un franc, ce qui était à l'époque une belle somme". Selon une légende, 33 personnes auraient payé leur place. "ll n'y a pas de carnet à souche qui puisse nous dire combien ils étaient exactement". Mais ce qui est certain, c'est que cette séance durait à peu près 20 à 25 minutes. Il fallait projeter chaque film, qui durait 50 secondes chacun, le rembobiner puis installer le film suivant.
La projection continue n'était pas possible puisqu'il n'y avait qu'un seul cinématographe à l'époque. Ce cinématographe est conservé au Conservatoire National des Arts et Métiers, sous le numéro 0. Cet appareil a été fabriqué aux usines Lumière à Lyon sur les plans de Louis Lumière. raconte Marc Durand. .