Eau potable : des prix plus élevés pour moins de pollution
Alors que le contrôle des PFAS, les polluants présents dans l'eau potable, va devenir obligatoire dès janvier, le prix du mètre cube ne cesse d'augmenter. Un drame pour les petites communes, qui redoutent l'impact de cette hausse.
Publié le 29/12/2025 20:31 Mis à jour le 29/12/2025 20:31
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Alors que le contrôle des PFAS, les polluants présents dans l'eau potable, va devenir obligatoire dès janvier, le prix du mètre cube ne cesse d'augmenter. Un drame pour les petites communes, qui redoutent l'impact de cette hausse.
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L'eau qui coule dans la vasque n'a jamais coûté aussi cher. La gérante d'un salon de coiffure doit débourser jusqu'à 200 euros par mois. "Pour s'en sortir, en tant que commerçants, il va falloir augmenter nos prix. Tout le monde ne peut pas suivre la cadence", déplore-t-elle.
Et la hausse devrait se poursuivre. La raison ? Une vingtaine de PFAS, ces polluants éternels suspectés d'être cancérigènes que l'on retrouve dans l'eau. Leur contrôle n'était pas obligatoire, il le deviendra dès janvier. Dans la commune, à terme, ce sera 4 euros mensuels de plus par foyer. Les clientes l'acceptent pour leur santé. "C'est vrai que ce serait plus rassurant de savoir que notre eau est dépolluée", indique l'une d'elles. "Je sais que tout le monde n'est pas prêt à faire cet effort-là ou ne peut pas", relativise une autre.
En quatorze ans, le prix de l'eau en France a déjà bondi de près de 30 %. De 3,62 euros le mètre cube en 2009, il est passé à 4,69 euros en 2023. Si le prix augmente, c'est pour mieux traiter les polluants. Dans une usine en Île-de-France, on utilise une technologie coûteuse avec des membranes dans des tubes qui filtrent déjà certains PFAS. Mais pour les petites communes, en revanche, c'est un casse-tête. À Malandry, dans les Ardennes, le taux de PFAS est tellement élevé que l'eau n'est plus potable.
En juillet, nous avions rencontré Annick Dufils, la maire de cette petite commune, qui venait de tester un nouveau système de filtration. "Comme vous le constatez, c'est un vulgaire bidon de récupération. Il y a à peu près un tiers de charbon actif au fond du tonneau", expliquait-elle. Un système pilote. Désormais, elle doit trouver plusieurs centaines de milliers d'euros pour installer une nouvelle centrale. "Nous allons endetter nos petites communes pour des décennies pour payer cette dépollution. Ça ne sera pas pour cinq ans, ça sera pour des décennies à des prix comme ça. Sur nos petites communes, c'est une catastrophe", affirme Annick Dufils.
Aujourd'hui, ces coûts se répercutent intégralement sur les habitants. Une redevance pour faire participer les industries qui rejettent des PFAS devait entrer en vigueur en 2026. Elle a été repoussée à 2027.