"La pluralité de la presse est menacée" : les journaux hebdomadaires inquiets face à l'augmentation des frais de livraison de La Poste
La Poste augmente de 7,4 % en moyenne ses tarifs de distribution au 1er janvier. Une mauvaise nouvelle pour les éditeurs de presse. Les journaux hebdomadaires régionaux, déjà en difficulté, s'inquiètent, car c'est tout leur modèle économique qui est fragilisé.
La Poste augmente de 7,4 % en moyenne ses tarifs de distribution au 1er janvier. Une mauvaise nouvelle pour les éditeurs de presse. Les journaux hebdomadaires régionaux, déjà en difficulté, s'inquiètent, car c'est tout leur modèle économique qui est fragilisé.
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Moins de kiosques, moins de journaux papier et des tarifs de distribution qui augmentent. La Poste va augmenter ses tarifs de 7,4 % en moyenne au 1ᵉʳ janvier 2026. Une hausse qui touche les courriers et les colis et qui pourrait mettre à mal le modèle économique des petits hebdomadaires régionaux.
En France, la presse hebdomadaire régionale représente 2 % du volume de diffusion totale de la presse selon l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (Acpm). Une part qui diminue d'année en année et qui risque, peut-être, de disparaître.
C'est l'un des plus anciens titres de presse d'Alsace. L'Est agricole et viticole a plus de 150 ans d'existence. Il compte une dizaine de salariés, dont quatre journalistes. Ils sont experts dans leur domaine et travaillent surtout pour un lectorat professionnel. "Ce journal est un véritable outil de travail pour les agriculteurs et viticulteurs, explique Mélanie Berbach, secrétaire de rédaction. Ils y trouvent des réponses techniques sur les différentes machines à utiliser, sur les engrais ou sur le travail du sol."
Ces professionnels incarnent un public particulièrement attaché au format papier. Chaque semaine, 5 000 abonnés reçoivent, chez eux, le titre de presse. Le modèle de l'entreprise est, aujourd'hui, fragilisé par l'augmentation inattendue des frais de distribution de la Poste. Dès le 1ᵉʳ janvier 2026, ils vont augmenter de 7,4 %. "C'était inattendu, on a un protocole d'accord entre La Poste, l'État et les éditeurs pour convenir de la distribution publique des médias imprimés", détaille le directeur de l'Est agricole et viticole, Stéphane Janus. Il poursuit, "ce protocole prévoyait un maximum de 2 % d'augmentation, mais cette année, on découvre qu'en 2026, on sera à 7 %". Or, le titre de presse a déjà effectué auprès de ces lecteurs le renouvellement de leur abonnement et ne peut pas, en dernière minute, augmenter ses tarifs. "Ça va peser directement sur l'équilibre financier, analyse Stéphane Janus, on ne peut pas reporter, puisque nos abonnés ont déjà payé leurs abonnements 2026."
L'augmentation, sans préavis, des frais de distribution est difficile à digérer pour le titre de presse, alors même que la qualité du service laisse à désirer. En un an, les réclamations des abonnés ont bondi de 25 %. La plupart se plaignent de retard de livraison.