Le couple est mort, vive le couple ! Est-ce que c’est devenu ringard d’avoir quelqu’un en 2025 ?
Être en couple serait-il devenu… embarrassant ? Chez la génération Z, l’amour n’a pas disparu, mais le couple traditionnel a perdu sa place centrale
Is Having someone Embarrassing Now ? Cette question posée par le magazine américain Vogue a beaucoup fait réagir ses dernières semaines. Car c’est peut-être la fin d’un monde : celui dans lequel « être en couple » suffisait à raconter sa vie affective. Car pour une génération tout entière, la relation amoureuse et toutes les normes qui l’accompagne, ne constituent peut-être plus le centre de l’épanouissement sentimental, ni la case qui organise l’existence sociale. Le couple est-il mort ? Est-il déjà enterré en 2026 ?
Pour Moe Ari Brown, expert Love & Connection chez Hinge, cette gêne n’est pas un rejet de l’amour, mais le symptôme d’un rapport plus complexe à l’exposition émotionnelle : « Dire que "se mettre en couple est embarrassant" traduit moins un rejet des connexions romantiques qu’une peur moderne d’être vulnérable, visible et jugé. »
L’idée paraît radicale (avouons-le, cette forme de relation ne disparaîtra jamais réellement). Pourtant, un faisceau d’indices montre son évidente décentralisation : baisse de l’enthousiasme autour de la vie à deux, centralité retrouvée des amitiés, multiplication des attachements parallèles, et même, parfois, un léger sentiment d’inconfort à l’idée d’être le « quelqu’un-de-quelqu’un »…
Je ne t’aime plus (de la même façon), mon amour
Ce qui se transforme, c’est la géographie du sentiment. L’amour circule ailleurs : dans les amitiés, dans les communautés, dans les groupes affinitaires. Lorsqu’on entend parler de pluralité des attachements, l’idée est simple : les liens se diversifient, l’intime se répartit. Le couple, au sens traditionnel, n’est donc plus l’unique foyer affectif. Aurore Malet-Karas, experte en thérapie de couple et sexologue pour Bumble confirme : « Beaucoup de personnes ne souhaitent plus placer toute leur énergie émotionnelle dans une seule relation. On répartit, on décentre. » Ce qui était autrefois considéré comme hors norme, voire marginal, se développe : multiplier les liens, continuer des relations après une rupture, aimer plusieurs fois, et autrement.
Moe Ari Brown observe cette même bascule : « Plutôt que de concentrer tous leurs besoins émotionnels dans une relation romantique principale, beaucoup de personnes cultivent plusieurs foyers émotionnels : amitiés, famille choisie, communauté et des liens durables ».