Le gouvernement va présenter une importante réforme du droit de la fonction publique mi-janvier
CDI des agents contractuels, « droit de se taire » en cas de procédure disciplinaire et inclusion des agents en situation de handicap figurent parmi les mesures clés d’un projet de loi sur la fonction publique
Le gouvernement s’apprête à ouvrir un nouveau chantier législatif sur la fonction publique. Un projet de loi visant à harmoniser plusieurs dispositions juridiques, fragilisées par des décisions récentes du Conseil constitutionnel, doit être présenté aux organisations syndicales à la mi-janvier. Le texte sera soumis pour avis le 13 janvier lors d’un Conseil commun de la fonction publique (CCFP), confirmant une information révélée par Le Monde.
Cette étape marque le lancement d’une première phase de concertation avec les représentants des agents publics, avant une transmission ultérieure au Parlement à une date qui reste à préciser. Le ministère de la fonction publique indique que l’objectif est de « sécuriser plusieurs dispositions du droit de la fonction publique » afin de « limiter tout risque contentieux pour l’administration », après la censure de certaines règles jugées contraires à la Constitution.
Un projet pour les agents contractuels
L’un des volets centraux du projet concerne les agents contractuels de la fonction publique de l’Etat, qui emploie environ 2,5 millions de personnes, notamment des enseignants et des agents des administrations centrales et territoriales. Jusqu’à présent, l’accès à un contrat à durée indéterminée (CDI) suppose au moins six années de services publics en contrats à durée déterminée (CDD). Or certains CDD n’étaient pas comptabilisés, une exclusion jugée contraire au principe d’égalité devant la loi par le Conseil constitutionnel en juillet.
Pour se conformer à cette décision, le projet de loi prévoit d’intégrer ces périodes dans le calcul des six années nécessaires à l’obtention d’un CDI. Cette ancienneté devra toutefois avoir été acquise intégralement au sein du « même département ministériel, de la même autorité publique ou du même établissement public », précise le texte, afin de maintenir un cadre cohérent pour les employeurs publics.
« Droit de se taire » en cas de procédure disciplinaire
Le gouvernement entend également inscrire dans la loi un « droit de se taire » pour les fonctionnaires faisant l’objet d’une procédure disciplinaire. Cette évolution répond aux exigences formulées par les juges constitutionnels et impose à l’administration d’informer explicitement l’agent de ce droit, valable jusqu’à la clôture de la procédure engagée à son encontre.