« Nous traversons une véritable crise »… L’appel à l’aide des producteurs de chou-fleur
La production est hyper prolifique dans les champs mais la demande des consommateurs n’est pas au rendez-vous
Les appels à l’aide se multiplient. En Bretagne, et plus particulièrement dans le nord Finistère, les agriculteurs sont très inquiets face à l’afflux soudain d’un légume phare de l’hiver. La production est bonne. Très bonne, même. Mais la demande n’est pas au rendez-vous. Les producteurs de chou-fleur en ont plein les bras et tentent de réveiller l’envie des Français pour ce légume ancien que certains adorent. Mais que d’autres détestent. Cette surproduction soudaine n’est pas sans conséquence. « Nous traversons actuellement une véritable crise du chou-fleur », reconnaît Flora Boulinguez.
Dans un message posté sur les réseaux sociaux, la directrice marketing de la marque Prince de Bretagne a détaillé les raisons de cette crise. Le problème est simple. En raison de la météo très douce depuis deux mois, les maraîchers ont actuellement une production exceptionnelle. « Jusqu’à deux à trois fois plus élevée qu’à la même période l’an dernier », selon la responsable de la marque bretonne. Le problème, c’est que les clients ne suivent pas avec une consommation des ménages « en baisse de 8 % » par rapport à l’an dernier selon Prince de Bretagne.
Implantée dans le Finistère, la coopérative pèse à elle seule 80 % de la production française. Sa responsable marketing n’a pas hésité à lancer un appel à l’aide en direction des consommateurs. « Les prix s’effondrent et, pour beaucoup de producteurs, ils ne couvrent même plus les coûts de production. » Et ajoute. « Les producteurs ont du mal à en vivre. » Il y a deux ans, bon nombre d’entre eux avaient déjà grandement souffert lors du passage de la tempête Ciaran.
Les élus bretons répondent à l’appel
Le problème des températures douces, c’est qu’en plus d’accélérer la production, elles ne donnent pas vraiment envie aux Français de consommer du chou-fleur. La crise est telle que la marque a décidé de lancer des campagnes de publicité et de multiplier les messages sur les réseaux sociaux. Des élus bretons ont déjà répondu à l’appel, promettant de « soutenir les producteurs en intégrant davantage de choux-fleurs bretons et autres légumes de plein champ, dans les menus des cantines et des lieux de restauration collective ». La région Bretagne, qui gère les lycées, les présidents de trois départements (le Morbihan n’a pas signé) et des représentants des maires ont pris cet engagement pour aider la filière. Les enfants seront ravis, on n’en doute pas.