On a percé le mystère du papier qui entoure les petits-suisses
L’emballage historique est resté et continue de garder une véritable utilité pour le démoulage et la conservation des petits-suisses
Il y en a qui adorent ça. Retirer l’opercule, renverser le pot et voir le petit cylindre blanc tomber dans le bol. Puis retirer le papier avec les doigts avant de saupoudrer le tout de sucre, de miel ou de confiture. Oui, le petit-suisse peut être un véritable rituel pour tous ceux qui aiment s’en mettre plein les doigts.
Mais il y a aussi les autres, ceux qui détestent ça. Parce que ça colle aux doigts, que ça reste parfois sur le papier et que cela demande un petit effort. Dans une société où tout doit aller vite, comment expliquer que l’on continue à entourer les petits-suisses avec du papier ? 20 Minutes a mené l’enquête et percé le mystère.
Comment l’histoire a commencé
Le fameux petit-suisse a été rendu populaire par Charles Gervais, qui a donné son nom à la marque leader du marché. Mais l’histoire avait démarré avant lui. Dès les années 1830, un certain Etienne Pommel produit un fromage frais enrichi en crème qu’il entoure de papier. L’idée est reprise dans les années 1850 quand madame Hérould, propriétaire d’une ferme située dans l’Oise, voit l’un de ses vachers originaire de Suisse lui suggérer d’ajouter de la crème dans ses fromages frais pour les rendre plus onctueux. Et oui, le petit-suisse a été inventé en Picardie ! Pour les transporter au marché, la fermière les stocke dans des caisses en bois et entoure chaque petit-suisse de papier pour éviter qu’ils ne collent les uns aux autres.
Le succès est tel que Charles Gervais décide de s’associer à madame Arnoult pour produire davantage. Des fromagers suisses, alors réputés, sont embauchés. Le fromage frais devient alors un produit industriel, fabriqué en masse et bientôt conditionnés dans des emballages à usage unique. Le papier est conservé afin d’éviter que le fromage blanc ne colle au pot.
C’est quoi exactement un petit-suisse ?
Le petit-suisse n’est pas un yaourt. Ce fromage blanc non salé est préparé à base de lait de vache. Sa particularité est d’être enrichi en crème. « Il appartient à la catégorie des fromages frais, avec un taux de matière grasse supérieur ou égal à 9,2 %, et se caractérise par sa forme cylindrique », explique la société Gervais, à 20 Minutes. Leader de ce marché en croissance qui a progressé de 2,7 % en 2025, la marque propriété de l’empire Danone fabrique près de 300.000 packs de petits-suisses chaque semaine dans sa laiterie du Molay-Littry, en Normandie. La recette de ce succès ? « Un produit authentique et intemporel », assure la marque agroalimentaire.
A quoi sert le papier qui l’entoure ?
A l’origine, le papier entourait les petits-suisses pour éviter qu’ils ne collent entre eux. Il est resté quand les emballages en carton ont été adoptés et a été conservé à l’arrivée des pots en plastique. Aujourd’hui, c’est toujours le cas. « La banderole permet de démouler facilement le petit-suisse sans l’abîmer et en lui conservant sa forme conique », explique le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). « En absorbant une partie du petit-lait, le papier du petit-suisse maintient une relative humidité tout autour, préservant son moelleux », poursuit l’interprofession.