"Pékin a intérêt à faire plier Taïwan sans avoir à faire la guerre" : comment la Chine fait monter la pression en menant des exercices militaires
Pékin a simulé, lundi, un blocus dans le détroit de Taïwan. Une stratégie menaçante qui vise à dissuader le gouvernement de l'archipel de s'émanciper davantage.
Pékin a simulé, lundi, un blocus dans le détroit de Taïwan. Une stratégie menaçante qui vise à dissuader le gouvernement de l'archipel de s'émanciper davantage.
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France Télévisions
Publié le 30/12/2025 06:05 Mis à jour le 30/12/2025 06:06
Temps de lecture : 5min
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Un vaisseau chinois navigue près de l'île Pingtan (Chine), point le plus proche de Taiwan, le 29 décembre 2025. (ADEK BERRY / AFP)
La Chine fait monter la température dans le détroit de Taïwan. Le pays a lancé, lundi 29 décembre, des manœuvres militaires simulant un blocus des ports de l'archipel, considéré par Pékin comme faisant partie intégrante de son territoire. Présentés comme "un avertissement sévère" au gouvernement taïwanais et à ses soutiens, ces exercices ont mobilisé "des destroyers, des frégates, des chasseurs, des bombardiers et des drones", selon le commandement chinois pour la zone. L'opération, baptisée "Mission justice 2025", a même impliqué "des tirs à munitions réelles sur des cibles maritimes".
A Taïwan, territoire insulaire de 23 millions d'habitants situé dans la mer de Chine, l'armée a affirmé avoir détecté 28 navires chinois et 89 avions militaires, soit le nombre le plus élevé d'appareils repérés dans les airs en une seule journée depuis octobre 2024. "Les zones d'exercices sont largement plus grandes que celles des exercices précédents", y compris lors d'un exercice militaire similaire mené en avril dernier, souligne auprès de franceinfo Alexandre Gandil, post-doctorant à l'université Bordeaux Montaigne et auteur de Kinmen, un archipel entre Taïwan et la Chine (éditions Karthala).
Une stratégie assumée par le gouvernement de Xi Jinping. Ces dernières années, Pékin n'a cessé d'accroître la pression sur le régime de Taipei, qu'il ne reconnaît pas. "Nos navires et nos avions ont adopté une nouvelle posture de pression sur l'île, en se rapprochant toujours plus. La corde est de plus en plus serrée", a ainsi souligné à la télévision chinoise le général Meng Xiangqing, professeur à l'Université nationale de la Défense, cité par le quotidien américain