Pourquoi plusieurs cancers s’ajoutent aux maladies professionnelles des pompiers ?
Plusieurs cancers viennent d’être ajoutés à la liste des maladies professionnelles des pompiers notamment celui de la vessie et les mésothéliomes
Une mesure qui devrait permettre une meilleure prise en charge pour les soldats du feu malades… De multiples cancers ont été ajoutés à la liste des maladies professionnelles des pompiers, soupçonnés d’être liés à l’exposition aux incendies. « On s’en réjouit : c’est une reconnaissance juridique des expositions professionnelles, et ça concerne aussi nos volontaires », s’est félicité, lundi, Norbert Berginiat, vice-président de la Fédération nationale des Sapeurs Pompiers, au lendemain de la publication d’un décret élargissant la liste des maladies professionnelles auxquelles sont confrontés les pompiers.
Ce décret, paru au Journal officiel, concerne les « sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, ainsi que les militaires des unités investies à titre permanent de missions de Sécurité civile ». Il actualise deux tableaux faisant la liste de certaines maladies considérées comme liées à la profession du patient. Le premier tableau s’applique à l’exposition à la combustion de charbon, le second à l’inhalation d’amiante.
Les mésothéliomes et les cancers de la vessie ajoutés à la liste
Ces tableaux énumèrent essentiellement des cancers, jusqu’à plusieurs décennies après l’exposition. Deux sont désormais liés à l’activité des sapeurs-pompiers : les mésothéliomes (plèvre, péritoine…) et les cancers de la vessie. Jusqu’alors, la liste était quasiment vide pour les pompiers. Seuls deux cancers étaient officiellement associés à leur activité : le carcinome du nasopharynx et le carcinome hépato-cellulaire.
La désignation comme maladie professionnelle permet, pour le patient concerné, d’être indemnisé au-delà de la prise en charge par l’Assurance maladie. Si un tableau décrit la situation du patient, celui-ci peut automatiquement bénéficier de cette indemnisation, sans avoir à engager une procédure particulière, souvent longue et complexe.
« C’est bien que ce soit reconnu, mais c’est mieux que ça soit évité »
L’inclusion de nouveaux cancers est une revendication de longue date des sapeurs-pompiers, alors que les études se multiplient pour pointer un lien probable entre leur activité et l’apparition de certains cancers. En 2022, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a ainsi établi un lien probable avec le cancer de la vessie et le mésothéliome.
« Ça passe par (l’inhalation des) fumées d’incendies, mais ça peut aussi passer par la peau », explique Norbert Berginiat, lui-même médecin. « C’est bien que ce soit reconnu, mais c’est mieux que ça soit évité », a-t-il souligné, espérant que la désignation de nouvelles maladies professionnelles permette, au-delà des indemnisations elles-mêmes, d’alerter sur « la nécessité de renforcer la protection ».