Smic, congé de naissance, DPE, contrôle technique... Ce qui change à partir du 1er janvier 2026
SOURCE:France Info
La nouvelle année apport son lot de nouveautés, malgré l'instabilité politique et l'absence de budget voté par le Parlement.
Du changement pour la nouvelle année. De nombreux dispositifs voient leurs conditions et leurs tarifications évoluer à partir du jeudi 1er janvier. C'est notamment le cas des rémunérations encadrées, comme le smic, les retraites ou les indemnités de stage. Des augmentations limitées à l'inflation, tandis que les prix des timbres, des cigarettes ou de l'énergie sont aussi en hausse. Faute de budget adopté par le Parlement, certaines mesures restent cependant en suspens. Franceinfo fait le point.
Le smic augmente de 17 euros net par mois
Une revalorisation sans coup de pouce. Le salaire minimum augmente de 1,18% au 1er janvier, et passe de 1 801,80 à 1 823,03 euros brut par mois, et de 11,88 à 12,02 euros brut de l'heure. Le gain pour un salarié payé au smic travaillant à temps plein sera d'un peu moins de 17 euros net par mois. Il s'agit d'une hausse purement mécanique, en partie liée à l'inflation.
En parallèle, la rémunération d'environ 356 000 fonctionnaires, sur les quelque 5,8 millions d'agents que compte la fonction publique, sera légèrement revalorisée pour éviter que ces derniers ne soient payés sous le smic, a précisé mardi le ministère des Comptes publics. Leur minimum de traitement, jusqu'ici fixé à 1 801,74 euros brut, augmentera de 21,23 euros, via une "indemnité différentielle", c'est-à-dire une prime, plutôt qu'une hausse du salaire de base.
Les pensions de retraite de base et minima sociaux augmenteront également de 0,9% au 1er janvier. Contrairement à ce qui avait été prévu au départ, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 ne comporte pas de gel des retraites, elles seront donc revalorisées selon la règle légale d'indexation sur l'inflation, précise le gouvernement. Enfin, la gratification minimale accordée aux stagiaires passe de 4,35 à 4,50 euros par heure.
Les prix des timbres en hausse d'en moyenne 7,4%
Les prix d'affranchissement des courriers et des colis augmentent en moyenne de 7,4%. Dans le détail, la lettre verte passe à 1,52 euro contre 1,39 euro, soit un bond de 9,35%. Le tarif de l'e-lettre rouge, pour les envois urgents distribués le lendemain, sera porté de 1,49 à 1,60 euro. Le prix d'une lettre recommandée de 20g sera porté de 5,74 à 6,11 euros. Enfin, les tarifs des Colissimo envoyés par les particuliers augmenteront en moyenne de 3,4%.
La Poste justifie cette hausse nette des tarifs d'affranchissement par la nécessité "d'assurer la pérennité du service universel postal avec une qualité élevée" alors que la baisse continue du nombre de lettres transportées fait diminuer les revenus du groupe public depuis des années.
Les dons entre particuliers sont à déclarer en ligne
La procédure pour signaler les dons entre particuliers auprès de l'administration fiscale évolue. Jusqu'à présent, il était possible de faire une déclaration papier auprès de son centre des finances publiques. Mais à partir de jeudi, la déclaration se fera uniquement en ligne, depuis l'espace particulier sur impots.gouv, prévient la plateforme Service public, qui détaille la marche à suivre. Seuls les dons considérés comme "importants" sont à déclarer, ajoute le site : les donations d'argent de plusieurs milliers d'euros, les objets de valeur et les actions.
Un nouveau congé de naissance
Bonne nouvelle pour certains parents. Ceux dont le bébé naît à partir de jeudi pourront bénéficier du nouveau congé de naissance prévu par le budget de la Sécurité sociale. Le ministère de la Santé a cependant souligné que le congé de naissance n'entrerait pas en vigueur comme prévu le 1er janvier, mais le 1er juillet. Les parents d'enfants nés ou adoptés dès le 1er janvier devront donc prendre ce congé en différé.
Ce dispositif s'ajoute aux congés maternité (seize semaines) et paternité (vingt-huit jours), avec un niveau d'indemnisation plus élevé que le congé parental actuel, également maintenu. Sa durée sera d'un ou deux mois, au choix du salarié, et il pourra être fractionné en deux périodes d'un mois. Le montant d'indemnisation doit être fixé par décret. Lors des débats parlementaires, l'exécutif a annoncé qu'il s'élèverait à 70% du salaire net le premier mois et 60% le second.
Le guichet MaPrimeRénov' suspendu
Le guichet du dispositif d'aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov' est suspendu, faute de budget adopté par le Parlement avant la fin de l'année 2025. La loi spéciale, votée pour pallier l'absence de véritable loi de finances, permet seulement d'assurer la continuité du fonctionnement de l'Etat, mais "bloque toute dépense non contractuelle", a expliqué le ministre du Logement.
"Sans budget, on ne pourra pas décaisser l'argent, a ajouté Vincent Jeanbrun. Donc on ne va pas ouvrir un guichet en disant : 'Déposez vos dossiers et puis on vous dira dans deux mois, dans trois mois si on est capable de les financer ou pas'. Ça n'aurait pas de sens."
Un contrôle technique renforcé
Le contrôle technique devra établir, à partir de jeudi, si le véhicule possède un airbag Takata classé "stop drive". Si tel est le cas, le propriétaire devra passer une contre-visite, "en raison du danger potentiellement mortel qu'il représente", et le véhicule "n'aura plus le droit de circuler tant qu'il n'est pas réparé", détaille le ministère des Transports.
Environ 1,3 million de véhicules concernés sont toujours en circulation malgré le danger, selon le ministère. Cette procédure existe déjà pour les défauts les plus graves, tels que l'absence de freinage et de rétroviseurs.
Des plaques d'immatriculation roses
Une touche de rose sur les routes de France. De nouvelles plaques d'immatriculation très colorées vont faire leur apparition. Elles seront installées sur les véhicules "neufs avant immatriculation définitive", ceux "immatriculés à l'étranger en attente d'une immatriculation française" ou encore "des professionnels faisant l'objet d'essais sur route", précise la délégation interministérielle à la sécurité routière.
L'objectif est de pouvoir identifier et contrôler ces véhicules plus facilement, alors que certains automobilistes continuaient d'utiliser ces plaques provisoires au-delà de la durée maximale de quatre mois. Ces nouvelles plaques mentionneront également le mois et l'année de la date de fin de leur validité, à la place de l'identifiant régional et du numéro de département.
Une expérimentation du remboursement des tests pour détecter une soumission chimique
Une avancée dans la lutte contre les violences sexuelles. Dans trois régions françaises (l'Ile-de-France, les Hauts-de-France et les Pays de la Loire), les analyses médicales pour détecter une soumission chimique vont être remboursées par l'Assurance-maladie, même en l'absence de plainte préalable. Il faudra cependant une ordonnance d'un médecin. Un "parcours patient" permettra de déposer plainte en cas de résultat positif. Un rapport d'évaluation décidera de la généralisation éventuelle de la mesure à toute la France.
Un DPE plus avantageux pour les logements chauffés à l'électricité
Encore une modification pour le diagnostic de performance énergétique. Cette fois, le nouveau calcul doit être favorable aux petites surfaces chauffées à l'électricité. Celles-ci étaient jusque-là défavorisées par rapport aux biens possédant une chaudière au gaz. Selon le gouvernement, cette réforme devrait faire sortir de la catégorie de passoire énergétique 700 000 des 5,4 millions de logements classés F ou G au DPE. Pas besoin de refaire passer un technicien pour obtenir le changement d'étiquette : il suffit de télécharger une attestation directement sur le site de l'Ademe.
Un examen civique pour les étrangers souhaitant s'installer en France
De nouvelles conditions pour obtenir une carte de séjour pluriannuelle, une carte de résident ou la naturalisation française. Les étrangers devront désormais avoir réussi un examen civique. Ce test prendra la forme d'un questionnaire à choix multiples avec 40 questions, auxquelles il faudra répondre en 45 minutes. Pour valider l'examen, il faut avoir obtenu au moins 32 bonnes réponses. Il vise notamment à évaluer la connaissance des principes et valeurs de la République, ainsi que des droits et devoirs des personnes résidant en France.
Une augmentation de 13 euros de l'abonnement de gaz
Même si le prix du kilowattheure diminue très légèrement, le prix de l'abonnement au gaz augmente, lui, de 13,10 euros sur l'année 2026, selon la Commission de régulation de l'énergie. Cette hausse concerne à la fois les ménages se chauffant au gaz et ceux l'utilisant seulement pour chauffer l'eau de la cuisine et de la salle de bain.
Des nouveaux tarifs de l'électricité pour les concurrents d'EDF
Un changement technique dont les conséquences demeurent incertaines. L'Arenh, le système qui oblige EDF à céder environ un quart de sa production nucléaire annuelle à ses concurrents à un prix très avantageux, a pris fin le 31 décembre 2025. Il est remplacé par un nouveau dispositif qui laisse la faculté à EDF de vendre plus librement sa production nucléaire, en fonction des prix de marché, jusqu'à une certaine limite. Si certains anticipent une hausse des factures pour les clients qui n'ont pas souscrit aux tarifs réglementés de l'électricité, le gouvernement se veut rassurant et anticipe des prix "stables au moins en 2026 et en 2027".
Des produits contenants des "polluants éternels" interdits
Moins de PFAS dans vos placards. A compter de jeudi, les cosmétiques, les farts de ski ainsi que les vêtements, chaussures et leurs imperméabilisants contenant des "polluants éternels" seront interdits à la fabrication, à la vente et à l'importation en France. Ces substances étaient très prisées des industriels pour leurs propriétés antiadhésives, et efficaces contre l'humidité et la chaleur. Mais ces molécules chimiques sont aussi très résistantes dans l'environnement et peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé.
Les prix de certains paquets de cigarettes augmentent
Une nouvelle hausse des prix des cigarettes concerne de nombreuses marques à partir au 1er janvier 2026, selon la liste disponible sur le site des douanes. Si un programme national de lutte contre le tabagisme prévoyait un prix du paquet de cigarettes de minimum 13 euros courant 2026, cela devrait être finalement le cas en 2027.