Un jour sans fin… L’économie française sera-t-elle aussi moribonde en 2026 qu’en 2025 ?
Après une année 2025 mollassonne, l’économie française, sans budget et sans bouleversement prévu, va-t-elle revivre exactement la même chose en 2026 ? Des motifs d’espoir subsistent pour connaître un grand cru 2026
Croissance moribonde, déficit explosif, chômage qui remonte légèrement, dette au plafond… Il était grand temps que 2025 se termine pour l’économie française. Mais à l’approche de la nouvelle année, rien n’indique que 2026 soit vraiment plus réjouissante. « La tendance centrale veut que ce soit une 2025 bis », avertit l’économiste Sylvain Bersinger. La croissance devrait tourner encore autour des 1 %, légèrement en hausse par rapport à 2025, mais « toujours molle et accompagnée d’une dynamique poussive ». Quoi qu’il en soit, elle devrait être bien insuffisante pour régler le déficit, qui jouera encore des maux de tête au pays. L’expert prophétise : « Tout comme le thème des dernières années était l’inflation, ou avant cela le chômage, le déficit va devenir la principale contrainte économique de notre époque. »
Croissance molle, déficit inquiétant… La France est-elle condamnée à revivre un jour sans fin ? Le scénario est d’autant plus probable s’il n’y a pas de Budget en 2026 - et le scénario politique en prend le chemin. Dernières tentatives en janvier pour Sébastien Lecornu et ses troupes de faire émerger un texte au Parlement. Sans nouveau budget, difficile d’imaginer de grands bouleversements. « En reprenant les mêmes recettes, on obtient le même résultat », image Stéphanie Villers, macro-économiste spécialiste en prévision à PwC France.
Un peu d’espoir tout de même
Pourtant, quelques motifs d’espoir apparaissent pour éviter de se la jouer à la Bill Murray. A commencer par le méga-plan de relance allemand, qui devrait voir les premiers effets en 2026 avec 120 milliards injectés directement dans l’économie germanique. Un « bazooka » comme le présente Berlin, afin de booster la croissance de l’Allemagne, mais également celle de toute l’Union européenne, explique Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Epargne. Et à ce petit jeu, c’est la France, premier partenaire commercial, qui en récolterait le plus de fruits.
Autre signe d’espoir, la consommation des ménages, indispensable à une bonne croissance et à une économie sereine, montre depuis quelques mois des frémissements de reprise. 2026 pourrait confirmer cette tendance, avec une géopolitique mondiale un peu plus stable. La paix en Ukraine l’année prochaine devient de plus en plus probable, tant les deux camps sont dans une impasse guerrière. , lui, « fera peut-être moins de folies à l’internationale qu’en 2025, occupé par les midterms », espère Philippe Crevel.