Vacances d’hiver : Qui sont ces gens qui vont à la montagne pour ne pas skier ?
Pour cet hiver, les Français ont décidé de changer leurs programmes pour leur séjour à la montagne
On imagine souvent la montagne en hiver comme un immense air de jeux pour skieurs intrépides, avec des pistes bondées, des remontées mécaniques qui tournent à plein régime et des soirées après-ski arrosés. Mais de plus en plus de vacanciers posent leurs valises dans les stations pour ne jamais, ou très peu, chausser une paire de skis.
D’après le rapport des nouvelles tendances de la plateforme Abritel*, les Français souhaitent vivre la montagne différemment. Seuls 15 % des voyageurs envisagent de consacrer toutes leurs journées à la glisse. « Ce qui rend un séjour inoubliable n’est pas forcément la pratique intensive : seulement 18 % citent le ski du matin au soir, 39 % privilégient la diversité d’activités et 29 % l’après-ski », note le rapport.
Prendre de la hauteur et un bol d’air frais
D’abord, il y a ceux qui accompagnent la tribu. Dans une famille ou un groupe d’amis, il y en a toujours un (ou plusieurs) qui n’est pas fan de ski. Souvent par peur de la vitesse, vieille blessure, ou tout simplement par envie de juste rejoindre la troupe au restaurant et se prélasser au spa. Ces « non-skieurs » souhaitent quand même profiter de l’ambiance : l’air pur qui pique les joues, les paysages enneigés à couper le souffle et les installations offertes qui sont de plus en plus compètes. Les stations l’ont bien compris :
« Depuis la fin du Covid-19, les Français viennent toujours au ski, mais pas que, ils viennent surtout à la montagne. Ils viennent pour profiter, pour partager des moments ensemble et pour pratiquer toutes sortes d’activités. »
Créer des souvenirs entre amis et familles, c’est aussi ce qu’a pu remarquer Xavier Rousselou, porte-parole d’Abritel en réalisant cette étude : « La montagne en hiver se reconstruit autour de la découverte, de la détente et du partage : les stations doivent désormais vendre des émotions et des histoires, pas seulement des kilomètres de piste ».
A l’air libre, les activités les plus prisées sont selon l’étude, les randonnées et balades en raquettes (63 %), la gastronomie locale (51 %) et le bien-être (42 %). Les activités culturelles et les festivals gagnent aussi en popularité, notamment chez les 18-24 ans (40 %). Depuis toujours, Romane passe ses week-ends et une partie des vacances dans les Alpes, « mais depuis l’année dernière je prends le forfait que pour la demi-journée. Je préfère me poser l’après-midi, profiter de la montagne et me reposer » explique la trentenaire. A côté d’elle, Célia 25 ans passe depuis trois ans quelques jours à Chamonix :
« Je ne sais même pas skier, je préfère rester au spa et déjeuner dans un restaurant qui propose du fromage. »
Cette multiplication des activités, Cécile Ferrando l’a remarqué, « on ne vend pas moins de forfaits de ski, en tout cas à Val d'Isère. Mais on constate que les gens passent moins de temps sur les pistes de ski, ils vont vraiment plus dans les restaurants, ils recherchent des activités un peu ludiques comme des pistes piétonnes. En fait les gens ont besoin de prendre de la hauteur, d’aller prendre l’air. »